ReOpenDutroux
Les parents de victimes: "une pagaille... sciemment organisée"
« Soir Illustré » du mercredi 30 octobre 1996 pages 32 et 33
L'audition des parents des victimes de Dutroux, ces derniers jours, n'a fait que confirmer les errances, volontaires ou non, d'enquêtes mal menées. Elle a aussi démontré l'urgente nécessité de renforcer les droits de la défense, à commencer par l'accès au dossier répressif. «Vous êtes notre dernière chance de savoir pourquoi les petites ont souffert pendant neuf mois», a lancé Gino Russo.
- Soucieuse d'écouter rapidement les parents, répondant (en partie) au voeu d'une meilleure justice porté par la Marche blanche, la Commission d'enquête parlementaire a reçu des parents fatigués, éprouvés moralement par l'extrême tension des dernières semaines, mais qui ont eu le courage une fois de plus d'énumérer tout ce qui, dans l'enquête, avait à leurs yeux dysfonctionné.
- Ouvrant la voie, les familles Lejeune et Russo se sont exprimées à huis clos, rompant ainsileurs inlassables exhortations à une transparence totale.
Les caméras de la R.T.B.F., qui entendait diffuser les débats dans leur intégralité sur Télé 21 (une grande première un peu précipitée comme la Commission elle-même), ont donc dû se retirer après une attaque en règle de Me Hissel, avocat des familles, reprochant à la chaîne publique de ne pas avoir accepté une reconstitution des faits sur antenne en juillet 95. « Les plus hautes autorités de justice et de police m'ont répondu que ce n'était pas opportun », s'est défendu Jean-Louis Stalport, administrateur-général de la R.T.B.F.
Il n'en faut pas plus pour alimenter toutes les hypothèses sur les manquements des uns et des autres, les soupçons injustifiés (les regards se tournent vers Martine Doutrewe), ou la mollesse de réaction qui, si elle avait été plus rapide, aurait pu éviter le pire.
ON PARLA DE MACHINATION
- Les 16 membres de la Commission, aidés des experts Tulkens et De Ruyver, ont en tout état de cause pris connaissance d'informations qui, de l'aveu même du président Marc Verwilghen, les ont marqués. Gageons que le secret ne sera plus gardé bien longtemps sur d'éventuelles protections en haut lieu dont auraient bénéficié Marc Dutroux et ses complices. L'entrevue dura 3 h 30 et elle a sans doute tourné autour d'une phrase-clé de Victor Hissel : «Malgré les promesses d'aller jusqu'au bout, plus de la moitié des inculpés sont libres alors que les parents, eux, ne savent toujours pas officiellement quand, où, comment, et par qui leurs filles ont été enlevées». Une liste de 58 questions a été déposée pour tenter de faire la clarté.
- Toute autre fut l'intervention de Paul Marchal, assisté de son avocat Me Similon. Surmontant sa lassitude avec la dignité qu'on lui connaît, le papa d'An a longuement décrit la chaîne d'omissions, de faiblesses, voire le désintérêt d'un appareil judiciaire méprisant et inefficace. Il fallut dix jours pour que la police prenne la thèse de l'enlèvement au sérieux. Il y eut beaucoup de tiraillements entre Furnes, Bruges, Gand, Liège qui sont intervenus dans l'enquête. Des lettres laissées sans réponse à l'avocat. Du scepticisme. Des absences. On parla même de machination et de guerre des polices! Certaines pistes ne furent vérifiées que très tardivement. Et quand les parents, constatant la minceur des moyens dégagés, veulent eux-mêmes coller des affiches, ou lancer des recherches, on le leur reproche! Redisant sa confiance en Neufchâteau («On a décapité l'équipe»), M. Marchal a aussi mis en cause le commissaire Van Tieghem de la P.J. de Bruges qui lui a écrit «une lettre inhumaine» lors du décès à Noël du grand-père et parrain d'An, très affecté. Avec des mots simples, il a rappelé son absence de contacts avec ceux qui étaient censés se bouger: des magistrats injoignables qu'il n'a vus qu'à la télé, des enquêteurs qui le dissuadent d'agir («C'était le monde à l'envers»).
«Notre enfant était devenu un numéro», a avoué tristement Paul Marchal. Sur l'existence de réseaux de pédophilie, il n'a pu clairement trancher, n'ayant pas eu accès au dossier.
L'occasion pour son défenseur de réclamer solennellement un renforcement des droits de la défense, victimes et partie civile, avec accès au dossier complet pour ne pas partir à la bataille un bras attaché dans le dos!
- «Nous voulons connaître la vérité. Votre témoignage, vos remarques, vos critiques peuvent nous aider», avait adressé le président de la Commission aux familles, sans songer que cette initiative est susceptible de parasiter l'enquête elle même.
Samedi, c'était au tour des parents d' Eefje Lambreks de s'exprimer, à huis clos eux aussi. Il en est ressorti qu'eux non plus n'ont pas été pris au sérieux avant dix jours, qu'ils sont choqués par la rumeur, déçue, selon laquelle on pouvait retrouver leur fille vivante. Ils ont aussi fait état de «perturbations dans les communications des , services de recherches».
Puis vint le tour de la famille Benaïssa. Même son de cloche chez Me Arnouts. Sans suspecter l'intégralité du système judiciaire, avançant avec prudence, il eut cette sortie: Pris globalement, les manquements de 1992 (N.D.L.R.: au début de l'enquête de la disparition de loubna) sont effroyables.
On peut craindre des choses plus graves que des négligences.
Et d'égrener une suite de faits troublants: un suspect appréhendé puis relâché trop tôt, des traces dans sa voiture (sang et cheveux) jamais analysées par les labora toires de la police scientifique, des chiens-pisteurs jamais venus sur les lieux, des enquêtes de voisinage bâclées. Mais le pire tient à deux fautes incroyables: on n'a désigné aucun juge d'instruction, on a même refusé de le faire, et quand la famille a émis l'idée de prendre un avocat, on l'en a dissuadée. «Nabela avait 14 ans à l'époque et son père maîtrisait peu le français, même s'il était accompagné d'un interprète», a rappelé le défenseur. Pire encore, il a envoyé un courrier sur un lien
de connexité avec la piste Dutroux sur base du témoignage d'un client: la lettre n'apparaît dans aucun des deux dossiers! Où a -t’elle disparu ?
«Certes,a-t-il reconnu, chez certains hommes de terrain ne manquaient ni la motivation ni la diligence, mais on peut se demander s'il n'y eut pas volonté délibérée de ne pas aller plus loin, de ne pas chercher la vérité.
Qui a voulu faire obstruction au cours de la Justice ?» Et de renvoyer aux protections de Michel Nihoul.
L'avocat a aussi regretté l'absence de contrôle mutuel des différentes forces de l'ordre, le manque de moyens de la Justice, et proposé la mise en place d'une banque de données des pédophiles consultable rapidement à chaque disparition. Il désignera nommément les personnes concernées à huis clos cette semaine.
- Posée, Nabela a également donné son sentiment. «Un enquêteur nous a dit qu'on a fait tout ce qui était possible. On nous a menti», a-t-elle tranché d'une voix faible, presque inaudible. Elle a réitéré ses reproches sur le manque de considération et d'humanité («J'ai attendu une demi-heure à la police quand je suis venue déclarer la disparition, comme si j'avais perdu mon portefeuille»). D'autres informations, primordiales, seront données et couvertes par le devoir de discrétion. Elles devront répondre à et non pas répandre la rumeur, a rappelé un membre de la Commission, prouver les affirmations, pour lever l'incertitude qui plane sur notre justice démocratique aussi bien que sur les familles des disparues. Un exercice difficile de citoyenneté responsable!
- «Nous voulons les rapports et copie du dossier pour mettre fin à une discrimination», a conclu provisoirement l'avocat des Benaïssa qui a regretté «un vide de quatre ans» et qui a rappelé que «si l'affaire Dutroux n'avait pas éclaté, le dossier de Loubna ne serait jamais remonté à la surface».
SEPT ANS D'ATROCITES
- Même litanie de lacunes dénoncées ensuite par Francis Brichet. Ému, les mains tremblantes, plus riches encore de non-dits que les autres, le papa de la petite Élisabeth est sorti de sa réserve, lui qui était jusqu'ici rétif aux explications et aux contacts. Laissé dans l'ignorance, il a rappelé les pistes non explorées: celle d'une Mercedes à l'arrière de laquelle sa fille aurait adressé des «signes désespérés», d'une présence possible à Bagnères-deBigorre où partirait enfin une commission rogatoire.
- J'ai été oublié. Je n'ai été ni informé ni associé à l'enquête. On ne m'a entendu que trois fois,dont deux fois à ma demande, accuse cet homme manifestement dépassé. Le juge, j'ai l'impression que je l'embête. Et je pense qu'il existe un lien avec l'affaire Dutroux car on l'aurait vu avec Nihoul dans les Pyrénées. Je serais soulagé de retrouver Élisabeth dans le tunnel plutôt que dans un réseau de prostitution.
Son avocat, Me J.M. Arnould, a introduit un recours devant la Cour européenne de Strasbourg. Il attaque l'État belge pour violation des Droits de l'Homme.
- Mon client s'est senti rejeté. Inutile de dépeindre son épreuve et sa détresse: ce furent 7 ans d'atrocités depuis la disparition.
Comme les autres parents, il veut obtenir copie - si possible, gratuite - du dossier et il bataille contre le secret de l'instruction, cette «chape de silence».
- Il s'agit pour les proches des victimes d'un traitement inhumain et dégradant au sens moral du terme. On a bien reconnu ce droit à des inculpés. Il est inadmissible que les parents soient tenus à l'écart des enquêtes. Imagine-t-on un médecin qui refuserait à un grand malade de lui révéler la teneur de son mal ?..
- Cette semaine, la Commission va s'atteler à creuser les points communs de toutes ces déclarations pour faire avancer l'enquête sur l'enquête. Mais aussi et surtout pour répondre à la crise émotionnelle que traverse la société belge en pleine déréliction.
Bernard Meeus.
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Qui est Michel Nihoul ?
23 avril 1941 : Naissance de Michel NIHOUL à Verviers, cité lainière, où son père est employé dans l’industrie textile. « Nous n’avons jamais manqué de rien », déclare Jean-Michel NIHOUL aux enquêteurs en 1996 ("Jean-Michel" est, pour ses amis, le surnom de Michel NIHOUL). « Mon père ne savait pas refuser un service. Je pense que c’est de lui que je tiens ce côté altruiste, que j’exprime parfois de manière irréfléchie ou inconsciente. »
Toute la personnalité de Nihoul se tient dans la comparaison que l’on peut faire avec ce que son propre frère Daniel dira de lui : « Depuis sa prime jeunesse, il a été une source permanente d’ennuis pour mes parents, ma sœur et moi,. Mon frère est un escroc, il roule les gens. ».
En 1964, peu après son service militaire, il reprend un hôtel à Spa et ouvre une boîte appelée « Le Truc », qui connaîtra un certain succès.
Années 70
Mais en 1973, il est condamné pour banqueroute frauduleuse, abus de confiance répétés, escroquerie et chèques sans provision. A la suite à une grâce royale, il ne purge que 2 mois de la peine d’un an de prison dont 4 mois avec sursis dont il avait écopé. Poursuivi par ses créanciers, NIHOUL monte à Bruxelles où il collectionne les faillites : il est architecte d’intérieur, conseiller juridique, agent et expert immobilier.
En 1974 il se met en ménage avec l’avocate Annie BOUTY (qui, quelques années plus tard, sera radiée du Barreau) [1].
En septembre 1980, NIHOUL est déclaré, une fois de plus, en faillite personnelle par le tribunal de commerce de Bruxelles. La même année, il est à nouveau condamné pour banqueroute frauduleuse. Ce qui ne l’empêche pas de créer immédiatement deux nouvelles sociétés : Bio Plantal et Bio Clinic. Qui font faillite en 1982.
Années 80
Au début des années 80, Jean-Michel NIHOUL devient très ami avec l’avocat Philippe DELEUZE et entre en relation avec des avocats qui gravitent autour de Jean-Paul DUMONT, membre du CEPIC (aile ultra-droitière créée par Paul VANDEN BOEYNANTS au sein du PSC, Parti social-chrétien rebaptisé depuis CDH pour "Centre démocrate et humaniste"). Ce Jean-Paul DUMONT partage son cabinet avec Maître Didier DE QUEVY, qui sera le conseil de Marc DUTROUX en 1989. Maître DE QUEVY collabore étroitement, quant à lui, avec Martial LANCASTER, avec Philippe DELEUZE, qui a depuis lors disparu de la circulation, et avec Julien PIERRE, qui sera l’avocat de DUTROUX d’août 1996 jusqu’à la fin 2002.
Début des années 80 également, NIHOUL est un habitué des Atrébates, un club échangiste fondé par son ami Michel FORGEOT, fréquenté par du beau monde, des policiers et des truands.
1982 : NIHOUL se sépare d’Annie BOUTY, qui devient la maîtresse du Dr GUFFENS, le directeur général du Centre Médical de l’Est (un hôpital que quelques médecins cherchent à mettre sur pied en région liégeoise). Le Dr GUFFENS sera inculpé d’abus de biens sociaux.
C’est lors d’une partouze à la rue des Atrébates que Jean-Michel NIHOUL rencontre Marleen De Cokere. Il exploite avec elle le club « Le Clin d’Oeil » au Sablon à Bruxelles, qu’il a racheté avec les 5 millions volés à GUFFENS - il lui avait fait croire qu’avec cette somme, il y avait moyen d’acheter son procès en appel.
En 1984, « Jean-Mich » anime Radio-Activité à Etterbeek, où il donne la parole à des hommes politiques aussi bien qu’à des prostituées. Il s’entoure de jeunes et d’artistes pour qui il organise des soirées dans une salle de l’hôtel de ville d’ Etterbeek (une des grandes communes de l’agglomération bruxelloise).
Puis il lance sa propre radio, « JMB », (pour « Jean-Michel Bruxelles »). Comment ? Avec les 550 000 FB (13 650 €) que Claude BARZOTTI lui a prêtés et que le chanteur ne reverra jamais, même après avoir obtenu gain de cause au tribunal. Radio JMB émet depuis le 27ème étage de laTour Rogier à Bruxelles, au-dessus du quartier général du PRL, Parti réformateur libéral (devenu Mouvement réformateur aujourd’hui), où le vice-premier ministre et ministre de la Justice de l’époque, feu Jean Gol, est une personnalité incontournable.
C’est au cours d’une de ces émissions qu’il rencontre Emile ROBIJN, le président de l’ association "sans but lucratif" (asbl) « SOS Sahel », dont il va lui-même reprendre la présidence et au profit de laquelle il va tenter d’organiser divers spectacles. Les ponts seront rompus avec l’ancien président ROBIJN, parti pour l’Afrique, et cette affaire se terminera par l’arrestation, durant six mois en 1989, de Michel NIHOUL. Emile ROBIJN lui reprochait de ne pas avoir reversé à l’asbl les 700 000 FB (17 300 €) avancés pour ses frais, ni l’argent provenant des spectacles que Michel NIHOUL avait organisés. NIHOUL sera condamné le 30 décembre 1996 à trois ans de prison par le tribunal correctionnel de Bruxelles, pour escroquerie, chèque sans provision, faux et usages de faux, banqueroutes simple et frauduleuse et violation de l’interdiction de gérer puisqu’il avait été en faillite.
Trafic d’influence
Seconde moitié des années 80 : NIHOUL Met sur pied avec Philippe DELEUZE une petite boîte de consultance juridique. Son nom : « Nihoul et associés » puis « Cadreco », fondée avec Annie BOUTY, lorsque NIHOUL l’aide à créer un cabinet d’avocat.
Leur clientèle est composée de demandeurs d’asile, surtout nigérians, et de détenus. Leur activité, ce sont des « interventions » auprès d’un fonctionnaire de l’Office des Etrangers ainsi qu’ au ministère de la Justice. Leurs spécialités : obtenir des libérations conditionnelles, permis de séjour et recours en grâce. Paiement cash.
C’est ainsi que l’on a retrouvé une lettre adressée par NIHOUL à l’Office des Etrangers : il y intervient en faveur de Francis OSUBU, un Nigérian menacé d’expulsion. Resté en Belgique, ce dernier sera condamné le 26 mars 1991 à 8 ans de prison pour le viol de la fille mineure de son épouse.
Ses innombrables participations à des clubs échangistes et à des partouzes qu’il dit avoir organisées avec « style » pour « des hommes d’affaires, des avocats, des hommes politiques, des ministres, etc. » font de NIHOUL plus qu’un escroc.
NIHOUL dit lui-même qu’il pourrait faire du chantage et se vante d’avoir des hommes politiques « dans la poche » : s’il parlait, a-t-il confié en 2000 au journaliste allemand Alexander SMOLTCZYCK (Der Spiegel), « ce serait la guerre civile en Belgique ».
De 1981 à 1994, il fréquente le club échangiste du Dolo, toujours à Etterbeek, son quartier général en matière de partouzes. De là, il en organise également avec son ami Michel FORGEOT, gérant du Dolo, à la piscine d’Etterbeek et, le samedi, au club « Le Trône ». C’est aussi à lui et à son ami que le beau monde bruxellois doit l’organisation de grandes partouzes au château de Faulx-les-Tombres, près de Namur.
NIHOUL déclare n’avoir rencontré Marc DUTROUX qu’une seule fois chez lui, en septembre 1995, pour l’expertise de sa ferme délabrée de Sars-la-Buissière que DUTROUX voulait transformer en bordel. Mais à en croire LELIEVRE et MARTIN, c’est déjà en août 1995 que NIHOUL a rendu visite à DUTROUX à Marcinelle, dans sa maison du 128, route de de Philippeville. A cette époque, les petites Julie et Mélissa y étaient probablement prisonnières. On sait par ailleurs qu’au début du mois de novembre 1995, NIHOUL a reçu DUTROUX et WEINSTEIN dans son appartement de Bruxelles. Objet de ce contact : procurer des faux papiers à WEINSTEIN, qui devait partir pour la Hongrie (WEINSTEIN a été tué par DUTROUX quelque temps après).
1996 - Les dernières semaines avant l’arrestation
23 avril 1996 : NIHOUL, qui s’est toujours dit indicateur de la gendarmerie (il sera indicateur codé à partir de juillet 1996) s’arrange pour faire arrêter WALSH, un passeur de drogues britannique, par la section ant-drogues de la BSR de Bruxelles.
NIHOUL et WALSH se connaissaient de longue date. Précédemment, NIHOUL, LELIEVRE et WALSH avaient participé a un trafic de voiture vers le Maroc (acheminement d’une Mercedes volée). Mais WALSH avait doublé les deux autres. NIHOUL cherchait une occasion de se venger.
WALSH avait 15 kg d’amphétamines dans sa voiture, qui ont été saisis. Mais il avait aussi 5000 pilules d’XTC, qui se sont volatilisées et que l’on retrouvera en grande partie chez Michel LELIEVRE et Marc DUTROUX.
LELIEVRE déclarera plus tard, qu’en juin 1996, un deal d’ecstasy avait été conclu dans l’appartement de NIHOUL, qui s’engageait à fournir le produit. DUTROUX avancait l’argent et LELIEVRE devait vendre la drogue.
31 juillet 1996 : LELIEVRE et l’un de ses amis, mécanicien de la région de Charleroi, viennent à Bruxelles pour prendre en charge, afin de la réparer, la vieille Audi 80 de Marleen de Cokere toujours immatriculée au nom d’une société de leasing. La voiture roule encore, mais elle tombe en panne en plein carrefour. La police intervient et contrôle LELIEVRE au commissariat. NIHOUL intercède pour qu’on ne fasse aucune difficulté a à LELIEVRE. Celui-ci est signalé « à rechercher », depuis novembre 1995, au Bulletin central de signalement (BCS, envoyé à tous les postes de police), mais il pourra sortir du commissariat sans problèmes. Par contre, la voiture est envoyée à la fourrière.
Avant le 9 août 1996 : NIHOUL est en contact téléphonique presque permanent avec DUTROUX et LELIEVRE : jusqu’à 5 fois par jour.
8 août 1996 : NIHOUL est vu à Bertrix près de la piscine par une famille flamande et 6 autres témoins.
9 août 1996 :vers 21 heures, LAETITIA DELHEZ est enlevée près de la piscine de Bertrix.
10 août 1996 : NIHOUL donne à Michel LELIEVRE un lot de 1000 comprimés d’ecstasy ( valeur environ 500 000 FB, 12 400 €)
LELIEVRE devait payer RANDAZZO pour la réparation de l’Audi 80 de NIHOUL (estimée à 16.000 FB, 400 €) avec le fruit de la vente des comprimés. Ce qui laisse supposer que les 1000 pillules d’ecstasy, données sans contrepartie, rétribuent une autre prestation - on pense évidemment à l’enlèvement de LAETITIA.
11 août 1996 : NIHOUL appelle DUTROUX.
DUTROUX vient chez Radar, avec un camion plateau pour enlever l’Audi 80 de NIHOUL. Le véhicule a été gardé 11 jours chez Radar et il le convoie à Fleurus, chez Damien RANDAZZO. 12-13 août 1996 : NIHOUL appelle DUTROUX et se fait menaçant : « Si LELIEVRE me double, je le retrouverai. »
NIHOUL maintient que ces appels téléphoniques ne concernaient que la réparation de la voiture, qui l’inquiétait beaucoup.
14 août 1996 : Perquisition dans l’appartement de Nihoul, Avenue Jaspar, 89, à Saint-Gilles (Bruxelles). Les enquêteurs de la PJ y trouvent le numéro de téléphone de DUTROUX et le "bip" de LELIEVRE. Seule présente lors de la perquisition, Annie BOUTY avoue avoir escamoté en douce deux enveloppes contenant de l’ecstasy sur l’ordre de NIHOUL.
15 août 1996 : RANDAZZO part en vacances pour 3 semaines, sans avoir réparé l’Audi de Nihoul.
Ce jour-là, Nihoul se lève tôt et disparaît. Ni Annie BOUTY, dont il a emprunté la voiture, ni Marleen DE COKERE, ne savent où il passe la journée. Le matin, il paraît avoir passé une nuit agitée. Il confie à Annie BOUTY qu’il voulait voir le gendarme VANESSE, de la BSR de Dinant ,dont il est l’informateur, mais il n’y est pas parvenu.
Vers 19 heures, NIHOUL se rend à la PJ car le commissaire DRISKET, à qui il avait fait croire qu’il se trouvait en France, l’a menacé d’un mandat international décerné par le juge CONNEROTTE.
Dans la nuit du 15 au 16 août, NIHOUL est arrêté.
Fin août 1996 : Les enquêteurs retrouvent l’Audi 80 de Nihoul à Fleurus : RANDAZZO n’y a toujours pas touché.
L’instruction et le renvoi aux Assises
22 janvier 1997 : La Chambre des mises en accusation de Liège lève le mandat d’arrêt décerné à l’encontre de NIHOUL. Officiellement, il reste pourtant inculpé d’association de malfaiteurs avec DUTROUX et de complicité dans les enlèvements de Julie, Mélissa et Laetitia. Juridiquement parlant, il ne reste en prison que parce qu’il vient d’être condamné dans l’affaire "SOS Sahel".
Le 30 avril 2003, la Chambre des mises en accusation de Liège réformera l’ordonnance de la Chambre du Conseil de Neufchâteau, qui n’avait vu dans les relations de NIHOUL et de DUTROUX que « de pures coïncidences ».
Le renvoi de NIHOUL aux assises d’Arlon précise qu’il est accusé des faits suivants.
Seul :
d’être le chef d’une association de malfaiteurs impliquée dans le trafic d’ecstasy et le trafic de faux documents.
Avec MARTIN et LELIEVRE :
d’être membre d’une association de malfaiteurs impliquée dans les enlèvements et les séquestrations de six personnes.
Avec DUTROUX et LELIEVRE :
de l’enlèvement de Laetitia ;
de trafic de stupéfiants (ecstasy).
Avec DUTROUX, LELIEVRE et MARTIN :
de la séquestration de LAETITIA.
N.B. : Extrait de l’acte d’accusation du procureur Michel BOURLET :
Le 2 février 2002, les experts requis ont rendu un rapport de carence par lequel ils informent le magistrat que Michel NIHOUL leur a fait savoir, par téléphone, qu’il s’estimait incapable, en raison de problèmes de mobilité physique et de manque d’argent, de se rendre à Bruxelles. Les experts ajoutaient qu’il avait été demandé à Michel NIHOUL de confirmer par écrit ses propos, ce qu’il n’a pas fait, même après qu’un rappel écrit lui ait été adressé. Ils étaient donc sans nouvelles de lui depuis lors.
Il n’y a donc pas, comme pour les autres accusés, d’expertise mentale et psychologique pour cet accusé.
Pour en savoir plus :
Herwig LEROUGE, Le dossier Nihoul. Les enjeux du procès Dutroux, Anvers, EPO, 2004.
[1] A cette époque, Jean-Michel NIHOUL fait la connaissance d’Achille HAEMERS dans la société Confortex. Achille HAEMERS est le père de Patrick HAEMERS, jeune blouson doré qui deviendra ennemi public numéro comme chef d’une bande ayant à son actif assassinats et braquages de fourgons postaux à l’explosif. Patrick HAEMERS a également organisé l’enlèvement de l’ancien premier ministre et ministre d’Etat Paul VANDEN BOEYNANTS. Patrick HAEMERS s’est suicidé en prison (version officielle) avant les assises où il devait être jugé. Son procès n’aura jamais lieu.
Plus tard, la femme d’un pédophile condamné (R. CORVILLAIN) déclarera avoir vu NIHOUL, Achille HAEMERS et même DUTROUX dans l’appartement de son mari, rue du Conseil à Bruxelles. Le locataire du dessus n’était autre que FRANSEVITCH, l’artificier de la bande HAEMERS. NIHOUL reconnaît qu’il fréquentait effectivement cette adresse, mais pour se faire soigner les dents par une dentiste au rez-de-chaussée. On sait que celle-ci était la maîtresse d’un truand nommé Juan BORGES. Un coup de fil partit un jour du bureau d’Annie BOUTY vers le commandant de la gendarmerie de Bruxelles, afin qu’on abandonne les poursuites entreprises contre BORGES pour émission d’un faux chèque de plus d’un million de francs belges.
- Commentaires textes : Écrire
Qui est Marc Dutroux ?
Marc DUTROUX
Né à Ixelles, le 6 novembre 1956, une semaine à peine après que son père fut parti pour le Congo. La mère de Marc Dutroux l’y rejoindra avec son bébé deux mois plus tard. Quatre ans plus tard, à l’indépendance de l’ancienne colonie, la famille reviendra en Belgique s’établir à Obaix (petite ville au nord de Charleroi).
Marc Dutroux est l’aîné de cinq enfants (quatre garçons, une fille). Un de ses frères, Serge, s’est suicidé en 1992 (1)
Son père, Victor Dutroux, est instituteur. Très instable, il dit qu’il n’a jamais vraiment cru qu’il était le père biologique de Marc.
Enfance et jeunesse
Marc n’aurait commencé à parler que vers trois ans. Le père, despotique et brutal, distribue des gifles pour des futilités, exige le silence absolu pendant sa sieste et envoie les enfants enlever les mauvaises herbes pendant leur émission de télé préférée.
A 9 ans, Marc loue des B.D. à ses camarades. Celui qui ne paie pas reçoit une gifle. Puis viennent les photos pornos qu’il vend à la cours de récréation, et les mobylettes volées.
En dépression au début de l’année 1971, son père a été interné quatre mois dans un hôpital psychiatrique, mais il dit maintenant que c’était une manœuvre de sa femme car il était marxiste léniniste dans un village à dominance catholique.
Après le départ de Victor Dutroux (il demande le divorce en 1971, alors qu’il vient d’être pensionné), Marc devient de plus en plus tyrannique avec ses frères et soeur. Puis, comme sa mère s’est remariée et qu’il ne parvient pas à chasser l’intrus, il claque la porte et va vivre seul.
Terminer une année scolaire dans une même école devient une prouesse. Mais Marc obtient malgré tout, en section mécanique, son certificat d’études techniques secondaires inférieures en juin 1973.
Il ne fera pas son service militaire car il est réformé après avoir simulé des problèmes à une oreille.
En juillet 1973, Marc DUTROUX a seize ans et demi quand il entame sa carrière professionnelle comme salarié. Jusqu’en 1980, ses employeurs se succèdent et malgré des aptitudes certaines au travail, il est licencié à deux reprises pour un absentéisme trop important. Hormis un essai non concluant de quinze jours, en juin 1985, aux Ateliers de Mécanique Générale de Nivelles, aucune activité professionnelle n’est plus renseignée.
Il commence à se croire intouchable, protégé par une force invisible.
A 20 ans, il rencontre Françoise D. à la patinoire de la Louvière. Il se marie, mais ne supporte pas que Françoise reporte son attention sur leur premier bébé (il y en aura un deuxième). Alors, il part en vadrouille avec Françoise en laissant les enfants seuls. Il abandonne son emploi d’électricien et il devient ferrailleur. Vole de tout : matériaux, bonbonnes de gaz, pièces de voitures, motos. Bricole des épaves de voitures et essaie de faire de l’argent avec tout...
Les patinoires
Au début des années 80, il se met à fréquenter les patinoires de Charleroi, de Bruxelles, de Forest et de Woluwe-Saint-Lambert.
(N.B. : Les amis d’une jeune fille retrouvée affreusement assassinée dans les débris d’une ancienne champignonnière à Auderghem, près de Bruxelles, en février 1984, ont déclaré que celle-ci venait de faire la connaissance d’ un certain « Marc de Charleroi », qui fréquentait la même patinoire qu’elle à Woluwé-St-Lambert. Cet assassinat n’est pas encore élucidé à l’heure actuelle.)
On pourrait dire qu’à ce moment-là, il allait comme un nomade, de patinoires en patinoires, avec sa camionnette, dans laquelle il dormait.
Il fréquenta également les patinoires de Montignies-sur-Sambre, Namur, Valenciennes,Tournai, Bruges, où il prenait un malin plaisir à faire tomber des adolescentes pour pouvoir les toucher.
C’est à la patinoire de Forest qu’il rencontre Michelle MARTIN, en 1983, avec laquelle il va vivre en concubinage. Elle n’apprendra pas tout de suite que DUTROUX est déjà marié. Mais cela ne la gênera pas d’envisager un ménage à trois. Ce que refusera la légitime épouse, qui s’en ira avec ses deux enfants. Le 2 juin 84, Michelle MARTIN met au monde un fils.
Premiers enlèvements
DUTROUX a 27 ans lorsqu’il commet un vol de bijoux et d’argent chez une dame âgée qu’il torture avec une lame de rasoir.
Entre juin 1985 et février 1986, il entreprend, avec un complice et parfois avec Michelle MARTIN, une série de 5 rapts de mineures, qu’il enlève et séquestre dans sa maison de Marcinelle pour les violer et les filmer avant de les relâcher après un jour ou deux.
Il fait des reconnaissances autour des piscines et des écoles, note les heures et les endroits propices aux enlèvements.
A Pont-à-Celles, c’est avec une vielle camionnette dotée de fausses plaques qu’il enlève une jeune fille de 14 ans qui se rendait de grand matin à vélo à l’école. Comme il le fera plus tard, le 28 mai 1996, avec Sabine Dardenne, il embarque dans la camionnette la jeune fille et le vélo.
Une des victimes a le courage de porter plainte et de dénoncer Marc DUTROUX dont elle reconnaît la voix.
Emprisonné en 1986, il ne sera jugé avec son complice, Jean VAN PETEGHEM (décédé depuis), qu’en avril 1989.
Marc DUTROUX est condamné à 13 ans et 6 mois d’emprisonnement avec 6.000 FB (150 €) d’amende, VAN PETEGHEM à 6 ans et 6 mois d’emprisonnement et Michelle MARTIN à 5 ans.
DUTROUX partage sa cellule avec un détenu qui lui conseille, en boutade, de faire des caches dans sa maison pour y enfermer les filles et éviter qu’elles mouchardent.
Prisonnier modèle, DUTROUX obtient un congé pour aller soigner sa grand-mère malade et un peu démente à Jemeppe-sur-Sambre. Il joue au petit-fils aimant et gratte la saleté avec dévouement. Il reçoit encore quelques congés non accompagnés. Dès qu’il a purgé la moitié de sa peine, il demande sa libération conditionnelle et veut se faire suivre par le docteur Emile DUMONT, d’Uccle (70 ans).
Michelle MARTIN sera libérée en 1991. Dutroux sera remis en liberté conditionnelle en avril 1992. Il achète de vieilles masures dans la région de Charleroi : Marchienne-au-Pont (300.000 FB), Marchienne-Docherie (350.000 FB), Sars-la-Buissière.
Ses sources de revenus sont d’après lui des allocations d’invalidité, obtenues dès sa sortie de prison, pour dépression nerveuse ! Il y a aussi des loyers pour certains de ses habitations et hangars.
Avec un complice nommé P. CHARBONNIER, il organise une fraude à l’assurance incendie : sa maison de Marchienne brûle. Ce jour-là, DUTROUX s’est forgé un alibi : il est sur la côte Belge, avec Michelle MARTIN, à Blankenberge.
Sur les conseils et avec l’aide de ce complice, DUTROUX construit des caches pour les produits de nombreux vols et des armes. C’est à ce moment que Claude THIRAULT, qui loue une petite maison à Michelle MARTIN et commet quelques vols avec DUTROUX, avertit les gendarmes de la brigade de Charleroi en leur disant que DUTROUX « aménageait ses caves pour y loger des enfants avant de les envoyer à l’étranger ».
En été 1993, DUTROUX propose même à THIRAULT d’enlever deux petites filles lors d’une kermesse de village. Il indique ce que cela rapporte : 150 000 francs belges (3720 €) par fille ! Claude THIRAULT refusera net.
Fin 1992, le couple DUTROUX - MARTIN achète un nouvel immeuble à Sars-la-Buissière et s’y installe ; mais rapidement, Marc DUTROUX recentre ses activités, délictueuses ou autres, à Marcinelle (où il s’installe) et à Marchienne.
La vie commune perdure, et Michelle MARTIN participe aux travaux entrepris par son mari dans ses habitations. Deux autres enfants voient le jour, Andy (le 24 septembre 1993) et Céline (le 24 novembre 1994). Marc DUTROUX noue de nouvelles relations, avec Gérard PINON qui lui présentera Bernard WEINSTEIN, avec Michaël DIAKOSTAVRIANOS qui lui fera découvrir les voyages en Slovaquie et lui présentera Michel LELIEVRE, avec Claude THIRAULT à qui il va proposer également des enlèvements d’enfants et enfin avec Michel NIHOUL.
L’expertise psychiatrique
L’expertise conclut que Marc DUTROUX, au moment des faits, ne se trouvait ni dans un état de démence, ni dans un état grave de déséquilibre mental ou de débilité mentale le rendant incapable du contrôle de ses actes ; que son état est actuellement le même et la périculosité évidente.
Les experts semblent avoir été frappés par la propension de Marc DUTROUX à décrire sa jeunesse en termes de rejet et de manipulations malveillantes ou perverses à son égard. Il rapporte toutes sortes de mauvais coups reçus de sa mère ; ce serait exceptionnel de voir un accusé noircir sa mère à ce point.
A l’opposé, Marc DUTROUX insiste sur son propre courage, son imagination, sa volonté, son altruisme voire sa philanthropie à l’égard des plus faibles. Hormis l’élimination de Bernard WEINSTEIN, il élude tous les autres délits et ne dit pas un mot des faits de 1985 ayant conduit à sa première grave condamnation, suggérant simplement qu’il n’était pas coupable des faits qui lui étaient reprochés.
Marc DUTROUX dispose manifestement d’une intelligence opérationnelle et efficace ( Q.I. de 120) s’exprime facilement et démontre qu’il raisonne et s’intéresse à beaucoup de choses. Son attention est aiguë et sa mémoire importante, mais sélective. Elle est plus fine quand il s’agit de mettre en évidence les détails le désignant comme une malheureuse victime d’une méchante société.
Les experts ne pensent pas que, malgré l’âge des victimes enlevées, Marc DUTROUX appartienne à la catégorie des pédophiles.
A aucun moment, l’âge des victimes n’a semblé éveiller en lui un quelconque affect, ni jouer un rôle particulier, si ce n’est par la plus grande facilité à les kidnapper, les manipuler et les séquestrer. De même Marc DUTROUX s’oppose formellement à ce qu’on le taxe d’homosexualité, une relation de ce type, passagère, selon lui, ayant été purement utilitaire.
Chez lui, les règles sociales sont parfaitement connues, mais elles sont refusées comme autant de contraintes inacceptables, ou utilisées, mais alors à son profit. Les experts estiment que Marc DUTROUX manipule tout le monde, eux-mêmes y compris. L’examen qu’ils ont fait du dossier INAMI et du dossier du Docteur DUMONT (le médecin qui a suivi Marc DUTROUX depuis sa libération d’avril 1992 jusqu’à son arrestation d’août 1996), leur démontre que ces experts-là étaient également manipulés.
Les faits reprochés à Marc DUTROUX
Marc Dutroux avoue avoir enlevé An MARCHAL, Eefje LAMBRECKS,Sabine DARDENNE et Laetitia DELHEZ. Il avoue certains viols. Mais il nie avoir enlevé Julie LEJEUNE et Mélissa RUSSO. Il dit qu’un jour ( juillet, août 1995 ?), il a découvert chez lui les deux petites filles. Il les a gardées, déclare-t-il aux enquêteurs, simplement « pour agrandir sa famille »
Il avoue également l’élimination de son « ami » Bernard Weinstein, qu’il a enterré, endormi, dans le jardin de son épouse à Sars-La-Buissière.
Marc Dutroux est accusé des faits suivants :
Seul
d’être le chef d’une association de malfaiteurs impliquée dans les enlèvements et séquestrations de six personnes ;
de l’enlèvement de Julie et Mélissa ;
de l’assassinat d’An, Eefje et WEINSTEIN ;
de la séquestration, avec l’aide de Weinstein, de ROCHOW, DIVERS et JADOT, avec menaces de mort et tortures corporelles ;
de tortures cordporelles ayant entraîné la mort dans le cas de WEINSTEIN ;
du viol de Julie, Mélissa, An et Eefje, avec tortures corporelles, séquestration et mort ;
du viol de Sabine et de Laetitia avec tortures corporelles ou séquestration ;
de vol au préjudice de ROCHOW et DIVERS ;
Avec MARTIN
de la séquestration de Julie et Mélissa (avec menaces de mort et tortures corporelles ayant entraîné la mort) ;
du viol de Yancka M. (jeune fille slovaque) ;
Avec LELIEVRE
d’être membre d’une association de malfaiteurs impliquée dans le trafic d’ecstasy et le trafic de faux documents et autres faux ;
de l’ enlèvement d’An, Eefje et Sabine ;.
de trafic d’héroïne et haschich ;
Avec LELIEVRE et NIHOUL
de l’enlèvement de Laetitia ;
de trafic d’ecstasy ;
Avec MARTIN et LELIEVRE
de la séquestration d’An et Eefje, avec menaces de mort et tortures corporelles ayant entraîné la mort ;
de la séquestration de Sabine, avec menaces de mort et tortures corporelles ;
Avec MARTIN, LELIEVRE et NIHOUL
de la séquestration de Laetitia avec menaces de mort et tortures corporelles.
(1) Cfr Douglas DE CONINCK, "Trente témoins morts - Ils ne parleront pas au procès Dutroux", Genval, Mols, 2004.
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Dutroux en 2010...
Marc Dutroux se dit dépressif et affirme vouloir publier un livre. Dans un échange de correspondance et de coups de téléphone avec une journaliste, dont des extraits sont publiés ce mercredi dans « Le Soir magazine », il se plaint de ses conditions de détention et dit que sa jeunesse expliquerait tout son parcours. « Je souffre de dépression et de terribles maux de tête. Comment voulez-vous qu’il en soit autrement? « dit Marc Dutroux qui est incarcéré depuis août 1996.
« L’erreur judiciaire d’Outreau n’est rien » en comparaison
Il n’exprime aucun regret et poursuit dans ses dénégations. « L’affaire Dutroux est un crime d’État. L’erreur judiciaire d’Outreau n’est rien comparé à celle de l’affaire Dutroux », a-t-il affirmé par téléphone à la journaliste indépendante Anne-France Somers. Il se dit « sacrifié sur l’autel d’intérêts personnels, de castes, d’institutions ou de criminalités organisées ». « Il me faut rassembler mes dernières capacités pour vous écrire et je ne le fais que dans le but ultime d’œuvrer à la justice! « , écrit-il encore.
Cherche éditeur et écrivain
Marc Dutroux confie son envie d’écrire un livre et dit rechercher un éditeur à l’étranger et un écrivain pour l’assister. Il continue à se plaindre de sa jeunesse: « J’ai une solide expérience personnelle de ce que peut être la vie ou la survie d’un enfant non désiré, avec toutes les conséquences que cela peut avoir à court et long terme. Je suis ‘Poil de Carotte’ et ‘Vipère au Poing’ réunis. J’avais mon père et ma mère sur le dos. À 5 ans, je devais prendre le bus tout seul. Et pourtant, jusqu’à 29 ans, j’ai su me débrouiller, je n’ai jamais fait de conneries ».
Pas de chauffage dans sa cellule ?
Incarcéré à Nivelles depuis fin 2009, Marc Dutroux se plaint de ses conditions de détention: « Il fait froid, il n’y a pas de chauffage. Les conditions sont déplorables. Je n’ai pas le droit d’aller travailler, d’aller à la messe », ajoutant « Je suis ici un sous-Juif, un sous-Dreyfus. Je survis ».
Mme Somers a correspondu durant deux mois avec le détenu le plus célèbre du pays et a également reçu de sa part de nombreux coups de téléphone. Marc Dutroux savait que sa correspondante était journaliste.
Source: http://www.rtlinfo.be/info/belgique/faits_divers/302826/
http://zandvoort.morkhoven.org/wordpress/
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La presse et Justice belges n'aiment pas les révélations...
Pour le procureur, l'initiative de WikiLeaks relève d'une « d'une publication malheureuse, parce que les documents publiés viennent d'un dossier qui est toujours couvert par le secret d'instruction », le père de l'une des victimes de Marc Dutroux est également monté au créneau.
La méthode de WikiLeaks, un temps salué comme un modèle d'indépendance et d'audace, atteindrait-elle ses limites ? Ce nouveau coup d'éclat intervient à un moment où le site commence à essuyer des critiques, même du côté de la presse. La Croix a publié par exemple un article titré « WikiLeaks, une organisation opaque coutumière des révélations ».
Sur Mediapart, le blogueur Olivier Cimelière pose la question : « WikiLeaks, renaissance du journalisme ou imposture médiatique ? ». Quant à Reporters sans Frontières, il a dénoncé«l'incroyable irresponsabilité » du site - qu'il soutient par ailleurs - lors de la révélation des documents sur la guerre en Afghanistan. Ceux-ci contenaient des noms de civils afghans qui collaborent avec les Alliés dans la lutte contre les talibans, au risque d'en faire des cibles. Amnesty International et d'autres ONG ont également critiqué WikiLeaks.
Dans le même temps, le fondateur du site, Julien Assange, devait faire face à une opportune accusation de viol par la justice suédoise. Laquelle a retiré ses charges le jour même, tout en indiquant poursuivre son enquête.
http://www.01net.com/www.01net.com/editorial/520007/wikil...
source:
http://la-protection-des-enfants.skynetblogs.be/
Julian Assange : "On m'avait mis en garde contre des pièges sexuels"
AP/Bertil Ericson / SCANPIX
"On m'a accusé de toutes sortes de choses ces dernières années, mais rien d'aussi grave", expliquait le 20 août Julian Assange.
Je ne sais pas ce qui se cache derrière [ces accusations]. Mais on nous avait avertis que, par exemple, le Pentagone, nous jouerait de vilains tours pour nous détruire", affirme le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, dans un entretien publié dimanche par le tabloïd suédois Aftonbladet. "En plus, on m'avait mis en garde contre des pièges sexuels", ajoute-t-il, sans vouloir préciser s'il pensait être tombé dans ce type de machination.
Samedi, le parquet suédois a annoncé que M. Assange, un Australien de 39 ans, faisait l'objet de deux procédures, l'une pour agression et l'autre pour viol pour laquelle il était recherché. Mais en fin d'après-midi, le parquet a levé l'avis de recherche pour viol estimant finalement que M. Assange "n'était pas suspect", mais l'enquête pour agression se poursuit.
"DE GROS DÉGÂTS" POUR WIKILEAKS
M. Assange avait immédiatement nié les faits reprochés et dénoncé une manœuvre malveillante contre WikiLeaks. Ce site s'est attiré les foudres de l'administration américaine en publiant récemment quelque 77 000 documents confidentiels sur la guerre en Afghanistan. Et M. Assange a promis la prochaine publication des 15 000 autres documents classifiés qu'il possède sur ce conflit.
Dimanche, Julian Assange a précisé que malgré la levée de l'avis de recherche, l'affaire occasionne "de gros dégâts" pour WikiLeaks. "Il y a eu des titres [dans les médias] dans le monde entier sur le fait que j'étais suspecté de viol (...) Et je sais par expérience que les ennemis de WikiLeaks continuent de trompeter les choses même après qu'elles ont été démenties", assure-t-il.
"QU'EST-CE QUI SE CACHE DERRIÈRE ?"
Concernant les accusations elles-mêmes, M. Assange se dit "choqué". "On m'a accusé de toutes sortes de choses ces dernières années, mais rien d'aussi grave", explique-t-il. "Ce que je peux dire, c'est que je n'ai jamais eu, ni en Suède ni dans aucun autre pays, de relation sexuelle avec une personne d'une manière qui ne soit pas conforme à la volonté des deux", affirme-t-il.
Il refuse de donner plus de détails sur ses relations avec les deux femmes à l'origine de l'affaire, afin, dit-il, de ne pas "traîner dans la boue la vie privée de personnes avant d'avoir clarifié toute la situation. Pourquoi se sont-elles tournées vers la police ? Qu'est-ce qui se cache derrière ?" Révélant à Aftonbladet se trouver chez un ami "quelque part dans le nord" de la Suède, M. Assange explique qu'il n'a pas eu l'occasion de donner officiellement aux autorités sa version des faits.
Il n'a pas eu le temps d'y aller de son propre chef, comme l'avait annoncé un de ses collaborateurs, car, dit-il, "je devais m'entretenir avec des gens et me trouver un avocat". Quant à la justice, "personne ne m'a demandé ma version de l'histoire", affirme-t-il, refusant de la donner à la presse tant qu'il n'en sait pas plus sur les faits qui lui sont reprochés.
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